La question des paradis fiscaux s'invite dans le débat électoral
L’affaire n’est, au fond, pas très surprenante. C’est avec l’entrée en course de l’ex-banquier et gestionnaire de fonds d’investissement Mark Carney que la question des paradis fiscaux est parvenue à se tailler une place de choix dans le débat électoral fédéral. Si le débat est demeuré sans doute trop attaché à la personne du chef libéral, il n’en manque pas moins de soulever des questions cruciales eu égard au travail colossal que le prochain premier ministre aura à accomplir en matière de lutte aux paradis fiscaux. Dans cet article de Radio-Canada, les collègues de Canadians for Tax Fairness font un bon travail de débroussaillage du dossier que nous appelons maintenant « l’affaire Brookfield ».
On regrette cependant de constater que le traitement médiatique de la question de l’acceptabilité sociale des paradis fiscaux n’a guère progressé au fil des années. Alain Deneault le dénonçait dans une lettre ouverte publiée dans le Devoir, où il rappelle que s’arrêter à la “légalité” des paradis fiscaux, c’est prendre la question sous le mauvais angle. Les scandales de fuites de documents financiers, puis les élans de réforme fiscale ont démontré que ces excroissances du capitalisme financier n’ont plus l’assentiment démocratique. Qu’attendons-nous pour les abolir ?
***
À RELIRE : notre lettre ouverte, parue aux premiers jours de la campagne dans les pages du Devoir. Alors que les candidats des principaux partis politiques parlent encore de baisses d’impôts, nous proposons deux pistes concrètes d’action pour assurer le financement de notre modèle social et lutter contre le recours massif aux paradis fiscaux.
Lettre à lire sur notre site web