21 janvier 2022 • Volume 1 | Numéro 3
 

BULLETIN SST

Contracter la COVID 19 en milieu de travail : quoi faire?


Avec l’émergence du variant Omicron, le niveau de transmission de la COVID-19 est beaucoup plus grand et il est de plus en plus probable de contracter le virus en milieu de travail.

Déjà, certaines jurisprudences ont confirmé que le fait de contracter la COVID-19 par le fait ou à l’occasion du travail peut être un événement imprévu et soudain qui entraîne une lésion professionnelle. La reconnaissance d’une lésion professionnelle comporte des avantages financiers, mais encore plus dans la situation actuelle ou les possibles effets à long terme de la maladie ne sont pratiquement pas connus, elle protège les droits futurs de la travailleuse ou du travailleur.

En premier lieu, il est primordial, comme pour tout accident de travail, d’inscrire l’événement au registre des accidents du travail. Si un tel registre n’existe pas, assurez-vous d’en informer votre supérieur immédiat, de préférence avec une preuve tel un courriel. Dans le cas de la COVID-19, cela peut facilement se faire en même temps que l’on informe du début de la période d’isolement.

Si l’employeur n’assume pas le salaire de la travailleuse ou du travailleur pendant la période d’isolement, il sera alors possible de produire une réclamation à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) : Étapes d'une réclamation du travailleur, site Web de la CNESST. Pour ce faire, un avis médical sera requis. Idéalement, un test positif devrait être également fourni. Au moment d’écrire ces lignes, la majeure partie de la population n’a pas accès aux tests PCR, nous pouvons donc considérer qu’un test rapide positif est une option équivalente. Cependant, les directives de la Santé publique recommandent aux employeurs de considérer les personnes démontrant des symptômes associés à la COVID-19 comme étant atteintes de cette maladie et de les appuyer dans l’obligation d’isolement. Il est permis de croire que l’absence d’une confirmation, par un test positif, pourrait ne pas nuire à la reconnaissance d’une lésion professionnelle.

Considérant les différentes interprétations des mesures sanitaires par les employeurs ainsi que les possibilités de complications dues à la maladie, de nombreuses situations différentes peuvent se développer dans les jours, les semaines, les mois ou même les années à venir pour la personne qui a contracté la COVID-19 et, avec elles, un lot de conséquences non seulement sur la santé, mais aussi financières. Le recours aux droits des travailleuses et des travailleurs inclus dans la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles permet une meilleure protection.

Jérôme Bazin, conseiller en santé et sécurité du travail

Marc Gagnon, conseiller en santé et sécurité du travail

Sylvie Peyramaure, conseillère en santé sécurité du travail

Jean-François Piché, conseiller à la recherche-action en relation du travail Service des relations du travail