VALORISER LA PROFESSION,  UN INCONTOURNABLE DE LA NÉGOCIATION POUR ASSURER LA QUALITÉ ET LA PÉRENNITÉ DU RÉSEAU DE LA PETITE ENFANCE 

Si certains peuvent penser que la décision de déclencher une grève et de planifier une mobilisation syndicale d’envergure est prise à la légère, nous vous assurons que ce n’est pas le cas pour les membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ). Nous sommes pleinement conscientes des inconvénients que nos actions peuvent causer. Nous aurions pensé que l’état du réseau aurait sonné l’alarme pour le gouvernement, mais ce n’est malheureusement clairement pas le cas. Malgré le manque de places, la baisse de qualité du service, la pénurie de personnel, le recrutement difficile, les problèmes financiers de plusieurs centres de la petite enfance (CPE), le rapport de la Vérificatrice générale du Québec (VGQ), les prises de position de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), du groupe de recherche Qualité des contextes éducatifs de la petite enfance, de Ma place au travail et d’une grande quantité d’acteurs intéressés au milieu de la petite enfance insistant sur la nécessité de valoriser la profession pour la qualité du service, le gouvernement ne bouge pas. Il aurait dû agir bien avant et nous sommes non seulement inquiètes pour le réseau, mais pour les enfants.

 

CITATIONS

L’Association des pédiatres du Québec

Tous les jours, au Québec, des enfants voient leur santé développementale compromise faute d’accès à des milieux de garde stimulants et sécuritaires. La valorisation du travail complexe et essentiel des éducatrices est directement liée au maintien des standards de qualité auxquels nos enfants ont droit. 

Tant que nous continuerons d’avoir comme unique objectif une multiplication des places en garderie sans égard aux conditions minimales acceptables pour répondre aux besoins développementaux des enfants, nous continuerons d’être témoins d’un accroissement des inégalités sociales. 

Le Devoir, 20 novembre 2024

 

10 000 départs définitifs depuis trois ans

Le salaire d’entrée au Costco est récemment passé à 19,50 $ contre 18,52 $ pour une éducatrice non qualifiée. Au sommet de l’échelle, une caissière de Costco gagnera 32,40 $, soit plus qu’une éducatrice qualifiée au dernier échelon (30 $).

Thomas Gerbet, Radio-Canada, 19 novembre 2024

 

Collectif petite enfance

1 dollar supplémentaire investi dans l’éducation à la petite enfance

peut rapporter 6 dollars en bénéfices économiques.

Source : Conference Board of Canada

Site internet du Collectif petite enfance

 

UN RÉSEAU SOLIDE ET DE QUALITÉ EST ESSENTIEL POUR LES ENFANTS 

Nous sommes persuadées que les enfants du Québec ont besoin d’un service en petite enfance qui puisse contribuer à leur développement global et à leur éducation. Les recherches démontrent que la petite enfance est un moment névralgique du développement du cerveau. 

 

Les interventions éducatives adaptées selon les connaissances acquises lors de la formation sont un atout important pour ces petites personnes en devenir. De plus, les intervenantes qualifiées ont de bons outils de dépistage et de soutien pour les enfants à besoins particuliers. L’intervention précoce auprès de ceux-ci favorisera leur développement global et aura des impacts positifs tout au long de leur vie. Une éducation de qualité à la petite enfance, ce n’est pas à négliger, ça prépare à la vie et permet aux enfants de se développer et de s’épanouir!

 

UN MANQUE DE VISION DE LA PART DU GOUVERNEMENT

Le manque d’engagement clair du gouvernement envers le réseau de la petite enfance, premier maillon du système éducatif québécois, a conduit à une baisse de la qualité du service offert aux enfants, comme l’a constaté la Vérificatrice générale du Québec. Les conditions d’exercice de la profession sont difficiles et les salaires ne sont tout simplement pas compétitifs. Un service de qualité demande une équipe éducative qualifiée et un investissement dans le réseau des services éducatifs en milieu familial.

Nous tenons à rappeler qu’investir en petite enfance n’est pas une dépense, mais bien un investissement. Les économistes reconnaissent qu’un réseau de la petite enfance permet un retour au travail des parents : les gains économiques sont clairs pour l’État. Ce n’est pas une perte! Selon le « Conference Board of Canada » un dollar supplémentaire investi dans l’éducation à la petite enfance peut rapporter six dollars en bénéfices économiques sans négliger les gains pour les enfants et la société entière d’avoir des enfants qui, à un moment charnière de leur développement, ont accès à une éducation de qualité qui les prépare pour la vie et le cheminement académique.

 

LA NÉGOCIATION, C'EST LE MOMENT D'Y VOIR

La négociation actuelle du réseau de la petite enfance ne doit donc pas être négligée. Du côté de la FIPEQ-CSQ, nous avons, encore une fois, pleinement conscience des inconvénients qui découlent des actions de mobilisation de la négociation : nous avons informé les médias et les parents à l’avance, nous avons entrepris des actions de mobilisation progressives, nous avons été patientes alors qu’il y a près de 20 mois que les ententes collectives pour les CPE et les milieux familiaux sont échues. Le gouvernement a décidé de négliger la négociation, la qualité du service du réseau et les intervenantes qui s’occupent de nos enfants. Il est donc temps d’agir.

Le gouvernement doit dès maintenant valoriser la profession pour la pérennité du réseau et la qualité de son service. Nos enfants ne peuvent plus attendre!

En savoir plus

 

 

Pour appuyer le réseau et les intervenantes à la petite enfance, nous vous invitons à vous afficher sur les réseaux sociaux ou autrement en utilisant l’infographie qui suit : Visuel en appui

Nous vous offrons aussi la possibilité d’envoyer une lettre à la ministre de la Famille et au Secrétariat du Conseil du trésor par ici en vous rendant à la section dédiée aux parents et au public.